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Le tableau entrées-sorties de 1990 - une analyse des structures économiques de la Belgique (25/06/1999)

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Le Bureau fédéral du Plan a publié le tableau entrées-sorties de 1985 en octobre 1998. Aujourd’hui, il présente un tableau portant sur l’année 1990. Le tableau entrées-sorties donne le détail des transactions de biens et de services au sein d’une économie. Ils présente également les liens existant entre les différentes branches d’activité et l’étranger. La publication commence par décrire la méthode d’élaboration du tableau de 1990 pour la Belgique. Elle se poursuit par un exposé de différentes applications réalisées sur base du tableau entrées-sorties. Ces applications permettent par exemple d’analyser par branche d’activité, l’impact de la demande finale sur la production, les revenus et l’emploi.

 
Les tableaux entrées-sorties décrivent en détail l’offre et les utilisations de biens et de services dans une économie. Pour 59 groupes de produits, ils répartissent l’offre entre les importations et la production intérieure. Ils indiquent les biens et les services qui entrent dans la production d’autres biens et services et les utilisations finales des produits, à savoir la consommation finale des ménages, la consommation collective des administrations publiques, les investissements, les exportations et la variation des stocks. Les tableaux présentent également la répartition des coûts entre les différents facteurs de production.

En résumé, les tableaux entrées-sorties dégagent les relations existant entre les différentes branches d’activité d’une économie, entre les branches et la demande finale, de même que les relations de ces branches avec l’étranger. Ils constituent par conséquent, un instrument d’analyse performant pour calculer l’impact d’une modification dans la demande finale de produits fabriqués dans une économie sur la production, les importations, la formation des revenus et l’emploi de cette économie.

Le tableau entrées-sorties disponible aujourd’hui établit qu’en 1990, l’offre totale de produits en Belgique représentait un montant de 15 223 milliards de francs. 28 pour-cent de ces produits ont été importés tandis que 72 pour-cent étaient fabriqués localement. La production nationale qui s’élevait à 10 896 milliards de francs a généré 5 900 milliards de valeur ajoutée. 32 pour-cent de l’offre totale de produits étaient destinés à la production d’autres biens et services et 68 pour-cent à la demande finale. Cette demande finale se composait pour 35 pour-cent de la consommation finale des ménages et pour 43 pour-cent des exportations. En vue de générer la production nationale, les entreprises ont acheté 48 pour-cent de leurs produits à l’étranger.

Une première application du tableau entrées-sorties est celle des multiplicateurs. Elle permet d’analyser la dépendance des branches d’activité vis-à-vis de la demande finale. A titre d’exemple, on a relevé qu’une diminution de 1 milliard de la demande finale de produits de l’industrie belge des viandes aurait mené, en 1990, à une baisse de la production nationale totale de l’ordre de 2 milliards de francs. La production du secteur considéré aurait diminué de 1 015 millions, celle du secteur agricole de 636 millions. La baisse de la valeur ajoutée brute de l’ensemble de l’économie se chiffrerait à 654 millions de francs et l’emploi total aurait été réduit de 416 personnes.

L’analyse des multiplicateurs de production montre que l’impact de la demande finale de produits domestiques sur la production totale de l’économie est plus élevé dans les secteurs industriels que dans les secteurs de services. Cela résulte du fait que l’industrie fait davantage appel à des fournisseurs. L’effet multiplicateur y est ainsi de 1,4 en moyenne contre 1,2 dans le secteur des services. Une demande finale supplémentaire de 1 milliard de produits industriels engendre donc une production totale de 1,4 milliard alors que pour un même montant de demande finale adressée au secteur des services, la production totale augmente de 1,2 milliard. En 1990, les multiplicateurs de production les plus élevés (de l’ordre de 2) sont observés dans deux branches de l’industrie, à savoir l’industrie des viandes et l’industrie des produits laitiers. Dans les services, des multiplicateurs de production plus élevés que la moyenne s’observent notamment dans les services de transports aériens avec un effet multiplicateur chiffré à 1,5.

De manière générale, les multiplicateurs d’emploi des secteurs de services sont supérieurs à ceux des secteurs industriels, ce qui peut s’expliquer par le niveau plus élevé de productivité du travail dans l’industrie. En 1990, une demande finale de produits industriels de 1 milliard engendrait en moyenne 333 emplois dans l’ensemble de l’économie. Par contre, une même demande adressée aux services générait en moyenne 474 emplois. On peut relever que, dans l’industrie, la branche présentant le multiplicateur d’emploi le plus élevé en 1990 était la branche confectionnant des produits de la bonneterie et des articles d’habillement, avec 630 personnes employées dans toute l’économie par milliard de demande finale pour ses produits. Du côté des services, des multiplicateurs d’emploi plus élevés que la moyenne étaient observés notamment dans les services d’administration publique et d’enseignement. Les multiplicateurs y sont respectivement de 905 et 787.

Généralement, la demande finale de services a un impact plus important sur la formation des revenus que la demande finale de produits industriels. La part de la valeur ajoutée dans la production est en effet plus élevée dans les services que dans l’industrie. Ainsi en 1990, une demande finale supplémentaire de 1 milliard de services engendrait en moyenne une valeur ajoutée de 817 millions de francs pour l’ensemble de l’économie belge. Dans le cas de l’industrie il s’agissait en moyenne de 566 millions de francs. Les multiplicateurs de revenus sont très divergents, allant de 319 millions par milliard pour la demande de produits belges de la cokéfaction à 985 pour la demande de services nationaux de communication.

Une utilisation des multiplicateurs en termes d’emploi donne la répartition de l’emploi en fonction des différents éléments de la demande finale. En 1990, considérant l’ensemble de l’économie, la consommation privée apparaissait comme le plus gros générateur d’emplois (1 349 000 personnes, soit 36 pour-cent de l’emploi intérieur total). Elle était suivie des exportations (1 210 000 personnes), de la consommation collective des administrations publiques (794 000 emplois) et des investissements (406 000 personnes). Au niveau des secteurs, on a relevé que, dans les services marchands, près de 60 pour-cent de l’emploi résultait de la consommation des ménages. Dans l’industrie manufacturière par contre, la majeure partie de l’emploi (71 pour-cent) était générée par les exportations. La construction devait majoritairement son emploi aux investissements. Fait nouveau par rapport à 1985, en 1990, le nombre de personnes travaillant pour les exportations était plus élevé dans les services marchands que dans l’industrie manufacturière (604 000 contre 532 000). Ce phénomène était non seulement attribuable à l’augmentation de la part des services dans les exportations, mais également à la part accrue des services intervenant dans la fabrication de produits industriels exportés.

Dans une seconde application, les tableaux entrées-sorties permettent d’établir la structure des coûts cumulés pour chaque composante de la demande finale. Les emplois finals peuvent être ramenés à de la valeur ajoutée et des importations: celles qui sont nécessaires pour leur production (importations intermédiaires) et celles qui sont directement consommées (importations finales). En 1990, la consommation privée se composait de 67 pour-cent de valeur ajoutée, 16 pour-cent de produits importés repris dans la production et 18 pour-cent d’importations directes. La part de la valeur ajoutée était nettement inférieure dans les exportations (47 pour-cent), en raison de l’importance des importations intermédiaires et dans les investissements (46 pour-cent) qui présentaient une part élevée d’importations directes.

Selon le même principe, l’emploi cumulé nécessaire à la satisfaction de la demande finale de produits intérieurs a été calculé. Ainsi par exemple, en 1990, la demande finale de travaux de construction nécessitait un emploi total de 288 000 personnes dans l’ensemble de l’économie belge, soit 40 000 unités de plus que l’emploi effectivement observé dans ce secteur. Pour certains secteurs, l’emploi cumulé généré par la demande finale excède nettement l’emploi du secteur même. Ainsi en 1990, l’industrie des viandes qui occupait 14 000 personnes nécessitait l’emploi de 72 000 personnes dans l’ensemble de l’économie afin de pouvoir satisfaire à la demande finale adressée à sa production de viandes. L’inverse est également possible, à savoir un emploi cumulé inférieur à l’emploi observé. Ainsi, le secteur produisant des matériaux de construction occupait 12 000 personnes en 1990 alors que dans toute l’économie, il ne fallait que 3 852 personnes pour répondre à la demande finale de matériaux de construction. La production de ce dernier secteur étant surtout livrée à la demande intermédiaire.

Pour satisfaire la demande finale de biens, 1 332 000 personnes étaient nécessaires en 1990. Or, les branches qui produisent ces biens n’occupaient à elles seules que 1 129 000 personnes. A l’inverse, l’emploi cumulé nécessaire afin de satisfaire à la demande finale de services était inférieur à l’emploi total observé dans les branches de services concernées (2 432 000 contre 2 635 000). Il y a eu, en 1990, un transfert net par le canal de la demande intermédiaire: 203 000 personnes travaillaient indirectement dans le secteur des services marchands pour la production de biens. Un exercice analogue effectué sur les exportations a montré que, bien qu’en 1990 les exportations d’origine nationale se composaient à raison de 77 pour-cent de biens, les exportations de biens ne provoquent de façon cumulée que 65 pour-cent de la valeur ajoutée totale des exportations et ne nécessitait que 63 pour-cent de l’emploi nécessaire pour réaliser les exportations. A l’inverse, les services qui ne constituaient que 23 pour-cent des exportations, représentaient 35 pour-cent de la valeur ajoutée générée par les exportations et 37 pour-cent de l’emploi total lié aux exportations.

Les constats précédents montrent que les tableaux entrées-sorties constituent un puissant instrument d’analyse qui, contrairement aux comptes nationaux, permet de décrire en détail l’appareil de production. L’inconvénient majeur est que les données nécessaires à la construction de ces tableaux se font longuement attendre. Cependant, à l’avenir, le tableau entrées-sorties sera construit en même temps que la version définitive des comptes nationaux. Il sera alors disponible après trois ans. Etant communément admis que la structure de production d’une économie ne subit pas de changements fondamentaux à court terme, le tableau pourra être utilisé avec moins de réserves et d’hypothèses dans une analyse économique prospective.

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