Quelles sont les activités qui contribuent à l’évolution de la productivité ? Les données de la base EUKLEMS du Bureau fédéral du Plan donnent une réponse à cette question.
Ralentissement récent de la productivité
Depuis la crise économique et financière de 2008, la croissance économique s’est ralentie. Ce ralentissement s’explique principalement par le ralentissement de la croissance de la productivité du travail, c’est-à-dire de la quantité de valeur ajoutée créée par heure travaillée. Alors que la crise a été suivie d’une reprise à partir de 2012, une stagnation de la productivité s’observe depuis 2015.
Le coupable n’est pas celui que l’on croit
Cette évolution globale de la productivité du travail cache un phénomène nouveau. En effet, habituellement, l’industrie manufacturière enregistre une croissance de sa productivité largement supérieure à celle du secteur des services. Mais ce n’est plus le cas depuis 2015.
Entre 2015 et 2018, la productivité de l’industrie manufacturière a diminué au rythme de 0,8 % en moyenne par an, alors que la productivité des services marchands augmentait de 0,6 % en moyenne par an.
Le ralentissement de la croissance de la productivité du travail observé à partir de 2015 dans l’économie marchande (i.e. sans le secteur public) est donc en grande partie expliqué par la baisse de la productivité enregistrée dans l’industrie manufacturière. Les services marchands y ont aussi contribué, mais dans une moindre mesure. En effet, même si la croissance de leur productivité est restée positive, elle s’est ralentie à partir de 2015.
Les secteurs ne contribuent pas à parts égales à la croissance de la productivité agrégée, mais en fonction de leur part respective dans l’économie. Comme dans la plupart des économies européennes, la Belgique assiste à une montée en puissance des services et à une diminution de l’importance de l’industrie manufacturière. En 2018, les services réalisent 65 % de la valeur ajoutée (55 % en 1995) et 68 % des heures travaillées dans l’économie marchande (58 % en 1995). L’industrie manufacturière réalise 20 % de la valeur ajoutée (29 % en 1995) et 15 % des heures travaillées dans l’économie marchande (24 % en 1995).
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