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Dans un souci de transparence et d’information, le BFP publie régulièrement les méthodes et résultats de ses travaux. Les publications sont organisées en séries, entre autres, les perspectives, les working papers et planning papers. Certains rapports peuvent également être consultés ici, de même que les bulletins du Short Term Update publiés jusqu’en 2015. Une recherche par thématique, type de publication, auteur et année vous est proposée.

Dynamique géographique de l’emploi en Belgique - Déterminants et impact des TIC [ Working Paper 21-03 - ]

Le phénomène de péri-urbanisation des activités humaines, à savoir leur établissement en périphérie des villes, est un processus tendanciel qui marque la plupart des pays occidentaux, dont la Belgique. Après une phase touchant plus particulièrement les ménages, les activités économiques ont emboîté allègrement le pas de l’extension urbaine. Ainsi, les superficies consacrées aux terrains industriels et commerciaux ont respectivement augmenté de 23 et 24 % au cours de la dernière décennie (1990-2000), soit au même rythme que la progression des surfaces résidentielles.

  Auteurs

Jehan Decrop (A)
 
A : Auteur, C : Contributeur

  Type de publication

Working Papers

Le Working Paper présente une étude ou analyse menée d’initiative par le BFP.

Lors d’un travail précédent, nous avons montré qu’à l’heure actuelle, les activités économiques présentent une concentration urbaine nettement plus forte que la population, mais que cet état est mis à mal au regard de l’évolution récente. Ainsi, la déconcentration géographique de l’emploi se manifeste à deux échelles distinctes: (i) macro-géographique, avec une croissance de l’emploi plus élevée en dehors des zones urbaines et (ii) micro-géographique, avec une croissance plus élevée en périphérie et en banlieue des grandes villes. Dans ce working paper, nous abordons plus en détail les questions relatives à l’évolution géographique des activités économiques, envisagées sous l’angle de l’emploi salarié:

  • la croissance de l’emploi est-elle aléatoire géographiquement ou se manifeste-t-elle dans des zones particulières pouvant prendre un caractère régional?
  • quels sont les facteurs principaux qui déterminent la localisation de l’emploi? Ces facteurs évoluent-ils avec le temps?
  • les secteurs liés aux technologies de l’information et de la communication (tic) ont-ils un comportement spatial spécifique? Renforcent-ils le processus de déconcentration urbaine?

Afin de proposer des éléments de réponse à ces questions, nous nous basons principalement sur des données sectorielles de l’emploi salarié par commune. Ces statistiques décentralisées permettent en effet d’envisager la croissance locale de l’emploi sur une période relativement longue, à savoir 1987-2000, nécessaire afin de déceler des tendances structurelles en matière de localisation. Toutefois, la période plus récente 1994-2000 fait également l’objet d’investigations en vue d’évaluer la spécificité de la localisation des secteurs tic.


L’examen de la période 1987-2000 révèle une rupture dans l’évolution des activités économiques sur le territoire: il n’est plus question de concentration, mais bien de déconcentration géographique au profit de la périphérie des villes ET même des zones non urbaines. Ce processus de déconcentration de l’activité n’est par ailleurs pas spécifique à la Belgique: il touche l’ensemble des pays industrialisés. Le phénomène de saturation des centres urbains touche aussi bien les activités manufacturières que les activités tertiaires.


Nous montrons que certains facteurs se révèlent particulièrement actifs au cours de la période d’investigation 1987-2000: la proximité immédiate de l’aéroport de Zaventem, l’évolution géographique de la demande finale des consommateurs, la disponibilité de zones d’activité économique et le niveau de taxation. Afin d’expliquer les différences de croissance entre communes de même type (par exemple, les communes d’agglomération), il faut recourir à des variables caractérisant le tissu économique local. Nous avons pu montrer que les communes composées de nombreuses firmes de taille réduite et appartenant à de nombreux secteurs d’activité étaient plus propices à la croissance de l’emploi que des communes spécialisées dans quelques secteurs.


Toutefois, il reste très difficile de distinguer les effets individuels des facteurs de localisation. Ainsi, les espaces urbains cumulent les avantages et les inconvénients en matière de localisation: les forces d’agglomération les rendent attractifs, mais les forces de dispersion constituent des entraves au développement économique de ces zones. Les atouts des régions urbaines sont: les avantages de localisation, la proximité d’un marché important, la disponibilité d’une main-d’œuvre hautement qualifiée. Les entraves à leur croissance sont les forces de congestion (saturation territoriale, saturation des autoroutes), les taux de taxation locale relativement plus élevés, les prix immobiliers. Toutes les zones urbaines ne sont pas à loger à la même enseigne; ainsi, Liège a une position relativement excentrée par rapport au centre de gravité économique du Royaume. Le triangle Bruxelles-Anvers-Gand se distingue par une main-d’œuvre particulièrement bien formée, une situation au cœur de l’économie belge mais également des niveaux de saturation très élevés. Charleroi se distingue par une réserve relativement limitée de main-d’œuvre bien formée ainsi que par des taux de taxation locale au précompte immobilier supérieurs aux autres régions urbaines.
La croissance des activités prend une forme de plus en plus extensive à mesure que des zones d’activité économique sont rendues disponibles par les pouvoirs publics. Par cette voie, de nouveaux problèmes surgissent: réduction accrue des espaces non bâtis, mobilité orientée vers le véhicule personnel pour le transport de personnes, vers les camions pour le transport de marchandises, multiplication de friches industrielles urbaines. Afin de pallier ces problèmes territoriaux, quelques pistes de recommandation sont proposées. Ces mesures visent à renforcer l’emploi dans les centres urbains, en maintenant toutefois le caractère multi-fonctionnel de la ville. Ce renforcement du volume d’emploi passe par une amélioration de l’attractivité des centres urbains, en augmentant le niveau des aménités urbaines (parcs, piétonniers commerciaux, etc.), en améliorant la mobilité des centres urbains, voire en (re)créant de nouveaux espaces d’activités (réhabilitation de friches urbaines, élévation d’immeubles existants). Le problème de l’organisation géographique optimale des activités est également posé. A cet égard, il y a lieu de s’inspirer d’expériences étrangères comme aux Pays-Bas, où les pouvoirs publics encouragent les entreprises à se localiser en fonction de leur profil de mobilité (mobilité de personnes et de biens).


Enfin, l’impact des tic sur la concentration géographique des activités est abordé par la localisation de l’emploi des secteurs liés aux tic. Deux types de secteurs sont analysés: les secteurs producteurs tic et les secteurs utilisateurs tic. Les milieux urbains constituent les zones de concentration par excellence de l’emploi des secteurs tic. Ainsi, les 17 régions urbaines du pays concentrent environ 80 % de l’emploi des secteurs liés aux tic, contre un peu plus de 66 % de l’ensemble de l’emploi du secteur privé.


Les technologies de l’information et de la communication rendent-elles la proximité physique obsolète dans les échanges d’information et permettent-elles des phénomènes de dépolarisation urbaine? Au vu de l’évolution de la localisation de l’emploi des secteurs tic sur la période 1994-2000, notre étude tend à démontrer que cela semble être le cas pour les secteurs utilisateurs des tic. Par contre, les secteurs producteurs tic semblent plus que jamais contraints par une accessibilité optimale aux centres-villes.

  Documents associés

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  Données à consulter

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