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Agglomération et dynamique des activités économiques dans les villes belges : Une approche spatiale et sectorielle [ Working Paper 09-02 - ]

Le working paper présenté ici constitue la première partie d’une recherche financée par les SSTC ayant trait à l’impact des technologies de l’information et de la communication (TIC) sur l’agglomération géographique des activités économiques dans les villes en Belgique. L’étude comporte trois volets successifs: le premier dresse un état des lieux de l’agglomération géographique des activités économiques et des ménages, ainsi que de leur évolution récente. Le deuxième volet a trait à une analyse théorique et économétrique des déterminants de l’agglomération, faisant référence aux courants de l’économie urbaine et de la nouvelle économie géographique. Le dernier volet se penche sur les déterminants de la localisation des firmes relatives au secteur TIC.

  Auteurs

Jehan Decrop (A)
 
A : Auteur, C : Contributeur

  Type de publication

Working Papers

Le Working Paper présente une étude ou analyse menée d’initiative par le BFP.

A. Questions principales et méthodologie

L’objectif de ce working paper est d’effectuer une analyse descriptive de l’agglomération géographique des activités économiques et de son évolution récente (période 1994-2000). Les questions principales posées dans cette étude sont les suivantes:

  • Les activités économiques sont-elles concentrées géographiquement en Belgique?
  • Les villes sont-elles les lieux de concentration privilégiés des activités?
  • Quels secteurs contribuent le plus à la concentration des activités dans les villes?
  • Quelle est l’évolution temporelle récente de la localisation urbaine des secteurs d’activité?

Afin de donner des éléments de réponse à ces questions, les principales données utilisées pour cette étude sont des données communales sur l’emploi salarié, désagrégées sectoriellement. L’analyse de l’agglomération des activités à partir des données de l’emploi procède en deux étapes. Tout d’abord, des indices de concentration géographique tirés de la littérature (de type Gini, Ellison-Glaeser et Maurel-Sédillot) sont calculés sur la base des communes et des arrondissements, afin d’évaluer la répartition géographique des activités entre communes et arrondissements et ainsi de déterminer si les activités économiques sont spatialement concentrées ou dispersées. Ensuite, nous tentons d’évaluer dans quelle mesure la concentration géographique des activités présente un caractère urbain, en appliquant au territoire belge un canevas urbain présentant différentes subdivisions : (i) la ville-centre, c’est-à-dire le centre de haute concentration de décision et d’activités du tertiaire supérieur de la région urbaine. La ville-centre de Bruxelles est élargie à l’ensemble de la Région de Bruxelles-Capitale, étant donné la spécificité des communes de Bruxelles; (ii) la ville-agglomération, constituée de la ville-centre et des communes d’agglomération, caractérisées par une forte densité de la population; (iii) la ville-région urbaine, constituée de la ville-agglomération et des communes de banlieue, caractérisées par leur forte dépendance fonctionnelle vis-à-vis de l’agglomération. Dix-sept régions urbaines, comptant au moins 80.000 habitants, ont pu être définies sur cette base, dont 5 grandes: Bruxelles, Anvers, Liège, Gand et Charleroi.

B. Principaux résultats de l’étude

Les résultats principaux de cette étude peuvent être résumés par quelques faits marquants:

  • Sur la base des chiffres de l’année 2000 (analyse statique), la concentration géographique des activités, à savoir le regroupement de l’emploi dans certains arrondissements et/ou communes sur le territoire belge, est forte et significativement plus élevée que la concentration de la population. Certains secteurs d’activité sont particulièrement concentrés géographiquement. Ils relèvent principalement du secteur manufacturier (industrie lourde, industrie textile) et des services à main-d’oeuvre hautement qualifiée, tels que les assurances, l’intermédiation financière et la R&D. Pour les uns, c’est principalement la concentration de l’emploi au sein de quelques gros établissements qui est le principal moteur de leur regroupement spatial, tandis que pour d’autres, c’est la recherche d’externalités dues à la présence d’autres firmes et l’accessibilité au marché qui semblent avoir été déterminantes.
  • La concentration spatiale des activités est marquée dans le territoire urbain comme l’attestent ces quelques résultats synthétiques:

                                                            - Deux tiers de l’emploi national et 56 % de la population sont concentrés sur un peu plus d’un quart du territoire belge (dans les 17 régions urbaines du pays); 
                                                            - La région urbaine de Bruxelles compte à elle seule 25 % de l’emploi national et 17 % de la population sur 5 % du territoire belge; 
                                                            - Les villes-centres des 5 grandes régions urbaines représentent environ 33 % de l’emploi national et 20 % de la population, concentrés sur un peu plus de 2 % du territoire.

La lecture de ces quelques résultats marquants suffit à souligner le rôle prépondérant qu’ont joué les forces d’agglomération pour façonner la géographie économique actuelle de la Belgique. La concentration des activités économiques en territoire urbain n’est cependant pas généralisée à tous les secteurs: elle se marque surtout pour le secteur tertiaire privé, dont les services financiers, les services aux entreprises sensu lato, les postes et télécommunications et les activités de transport. Outre le secteur primaire, le secteur manufacturier (particulièrement le textile) et la construction présentent un caractère non urbain, à l’exception de quelques sous-secteurs fortement urbains tels que la sidérurgie et l’industrie automobile.

Si la polarisation urbaine des activités économiques est forte actuellement, force est de constater que l’évolution récente (période 1994-2000) tempère cette polarisation, principalement à deux échelles géographiques:

  • Tout d’abord, à l’échelle macro-géographique (territoire national), on note une baisse de la concentration urbaine des activités, reflétée par une croissance moindre de l’emploi de l’ensemble des régions urbaines par rapport au territoire non urbain, à l’exception des secteurs des postes et télécommunication et des services financiers. Contrairement aux analyses empiriques portant sur d’autres pays, on n’assiste donc pas à une accentuation de la polarisation urbaine des activités économiques aux dépens du territoire non urbain. Une hypothèse plausible pour le cas de la Belgique serait que le phénomène de congestion, ou plus généralement de saturation, s’étende à l’ensemble du territoire urbain. En distinguant les 5 grandes régions urbaines, on remarque qu’un processus de polarisation est cependant à l’oeuvre au profit de Bruxelles.
  • Ensuite, à l’échelle micro-géographique, à savoir à l’intérieur des grandes régions urbaines, on observe une déconcentration de l’emploi aux dépens des centres urbains et au profit de de l’agglomération (surtout à Bruxelles) et de la ‘banlieue’ de toutes les grandes régions urbaines. Les secteurs des activités de transport et des activités commerciales sont les principaux responsables de ce processus de dépolarisation, mais aussi, et de manière plus surprenante, les services aux entreprises et les services financiers.

C. Apport de l’étude

Cette étude, quoique essentiellement descriptive, permet de poser quelques jalons pour le second volet de l’étude sur les TIC dans les villes, à savoir l’analyse théorique et économétrique des déterminants de l’agglomération. Tout d’abord, au niveau macro-sectoriel, des forces d’agglomération semblent co-exister avec des forces de dispersion, mais à deux échelles différentes: méso-géographique (inter-urbaine) pour les premières, micro-géographique pour les secondes. Ces résultats sont partiellement en phase avec la littérature empirique dans le domaine. La périphérisation des sites d’activités, et donc l’existence de forces de dispersion, est confirmée par la saturation des villes-centres au profit de l’agglomération et de la banlieue. Par contre, à l’échelle macro-géographique, la polarisation urbaine des activités, dans le cas de la Belgique, ne se fait pas aux dépens du territoire non urbain mais bien entre les régions urbaines. Cette étude met également en évidence l’importance de la composante sectorielle pour la compréhension des processus de concentration ou de déconcentration géographique des activités économiques; les préférences en matière de localisation urbaine varient fortement d’un secteur à l’autre.

  Documents associés

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  Données à consulter

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