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Rapport au Premier Ministre - Effets sur l'économie réelle de la crise financière et questions prioritaires relatives à la politique à mener en vue de limiter ces effets [ OPFINCR08 - ]

Depuis la mi-2007, la situation économique s'est nettement détériorée. Malgré le peu d'informations négatives disponibles en août dernier, la croissance pour 2009 a été fortement revue à la baisse dans les prévisions du Budget économique adopté par l'Institut des Comptes Nationaux le 11 septembre. A la mi-septembre, une crise financière sans précédent depuis 50 ans s'est développée et a pris une extension mondiale. Grâce à l'action rapide et déterminée des gouvernements, le gouvernement belge étant un des premiers à réagir, l'implosion du système bancaire a été évitée. Toutefois, la phase aiguë de la crise financière n'a pas encore pris fin. Les marchés des actions continuent à accumuler des records à la baisse. Les risques qui pèsent sur les établissements financiers dans lesquels les gouvernements ne sont pas encore intervenus restent importants et mal connus. Même dans un scénario de stabilisation progressive des marchés financiers, la crise financière devrait avoir une incidence très négative sur l'économie réelle.

  Auteurs

, Michel Englert (A),
 
A : Auteur, C : Contributeur

  Type de publication

Exposés et présentations

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Le déclenchement de la crise financière aux Etats-Unis se produit à la fin d'un cycle qui a connu sans doute une des plus fortes croissances mondiales de l'histoire. Le retournement conjoncturel qui s'est manifesté depuis début 2008, et dont la hausse des prix des matières premières, l'accélération de l'inflation, la poussée des taux d'intérêt et la chute des prix de l'immobilier aux Etats-Unis ont été les signes avant coureurs classiques, a amorcé la débâcle du secteur bancaire dont l'activité avait été gonflée par une multiplication de crédits hypothécaires, elle-même encouragée par un cadre dérégulé et une supervision inadéquate. Etant donné l'imbrication des marchés financiers mondiaux, cette crise s'est propagée très vite à l'ensemble de l'Europe et donc aussi à la Belgique. Cette crise renforce alors le retournement économique en cours. Si l'évolution de la conjoncture ces dernières semaines est dominée par la transmission de la crise financière à l'économie réelle, les interactions sont aujourd'hui à double sens : la crise financière et le ralentissement conjoncturel s'autoalimentent.

La crise financière se manifeste à l'économie réelle par une série de chocs de grande ampleur : la restriction quantitative ou le resserrement des conditions du crédit aux entreprises non-financières et aux particuliers, la chute du prix des actifs financiers (actions et obligations), l'augmentation de la prime de risque et l'augmentation consécutive du coût du capital. Les canaux de transmission de cette crise à l'économie réelle sont les suivants :

  • Le resserrement du crédit et la diminution de la valeur du patrimoine mobilier (effet richesse sur la consommation) entrainent une diminution de la consommation. Certains types de consommations sont particulièrement affectés : les biens durables et l'investissement en logement.
  • Les risques de faillites d'entreprises se multiplient  : 1) le retournement conjoncturel se traduit par une plus grande difficulté de recouvrement des créances commerciales et de moindres ventes ; 2) la crise financière se traduit par un accès plus difficile voire impossible au crédit de caisse. Les entreprises les plus touchées sont les entreprises les plus dépendantes des banques pour leur financement, c'est-à-dire essentiellement les entreprises moyennes.
  • L'investissement des entreprises se réduit en raison de la hausse du coût du capital, des res-trictions de crédit et de la nécessité de désendettement, de plus la baisse de l'activité incite les entreprises et les pouvoirs locaux à retarder leurs investissements.
  • La réduction de la croissance des exportations est plus importante que prévue dans la mesure où la crise financière aggrave le retournement conjoncturel qui devrait prendre une extension mondiale et donc affecter les débouchés à l'exportation des entreprises belges.

Le resserrement des conditions financières, les effets de richesse négatifs, et l'accroissement de l'incertitude entourant l'activité économique devraient être amplifiés par l'augmentation du chômage qui se manifestera progressivement. Par contre, la diminution du prix des matières premières et, en particulier, le prix du pétrole ainsi que la diminution de l'activité devrait réduire l'inflation et soutenir le pouvoir d'achat.

Le contexte actuel trop instable et les informations disponibles trop parcellaires créent de grandes incertitudes quant à l'ampleur et la durée de la crise. Ils rendent aussi très délicat le calibrage précis des différents effets. L'expérience montre, toutefois, que les récessions qui suivent une crise bancaire sont plus sévères et plus longues que les autres. Les prévisions de la Commission européenne ne seront connues que le 3 novembre et celles de l'OCDE qu'à la fin du même mois. Mais déjà, les organisations internationales insistent sur l'incertitude exceptionnelle qui entourera ces prévisions. Selon les premières indications, dans le scénario le plus optimiste, l'activité économique devrait poursuivre son ralentissement dans la zone euro au moins jusqu'à la mi-2009.

Face à cette incertitude, une approche séquentielle est balisée dans cette note. En premier lieu, la priorité doit être donnée à la stabilisation du secteur financier et à la reprise d'une intermédiation efficace de l'épargne. Deuxièmement, la coordination des politiques macro-économiques de la zone euro doit permettre de limiter, autant que faire se peut, les conséquences de la crise tout en ne remettant pas en cause les grandes orientations du pacte de stabilité et, troisièmement, des mesures spécifiques devraient être envisagées pour renforcer les différentes composantes de la demande effective globale.

Vu que le choc touche symétriquement l'ensemble des pays de la zone euro et que le degré d'ouverture de l'économie belge est très élevé, il faut garder à l'esprit que c'est le ralentissement de la croissance mondiale, et en particulier européenne, qui constitue le canal indirect privilégié de répercussion de la crise financière mondiale sur l'économie réelle de la Belgique. La coordination au niveau européen des réponses de politique économique est donc essentielle, et l'impact des politiques nationales de réponse ne doit pas être surestimé.

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