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Publications

Dans un souci de transparence et d’information, le BFP publie régulièrement les méthodes et résultats de ses travaux. Les publications sont organisées en séries, entre autres, les perspectives, les working papers et planning papers. Certains rapports peuvent également être consultés ici, de même que les bulletins du Short Term Update publiés jusqu’en 2015. Une recherche par thématique, type de publication, auteur et année vous est proposée.

Perspectives démographiques 2014-2060 - Population, ménages et quotients de mortalité prospectifs [ EFPOP1460 - ]

Le Bureau fédéral du Plan et la Direction générale Statistique et Information économique ont mis à jour leurs perspectives démographiques à l’horizon 2060. La population du Royaume passe de 11,2 millions en 2014 à 11,9 millions en 2030 (soit + 7%) et 13,1 millions en 2060 (soit +17%).  Le nombre de ménages privés au niveau du Royaume passe de 4,8 millions en 2014 à 5,3 millions en 2030 (soit +10%) et à 5,9 millions en 2060 (soit +23%).

Ces résultats se basent sur un ensemble d’hypothèses relatives aux évolutions futures de la natalité, la mortalité et la migration internationale et interne ainsi que, pour les ménages, l’évolution des différentes formes de vie commune.

Un chapitre de la publication est également consacré aux quotients de mortalité prospectifs, permettant de projeter les espérances de vie « du moment » (approche transversale) et les espérances de vie « générationnelle » (approche longitudinale).

  Auteurs

Ouvrage collectif, Marie Vandresse (A), , Jean-Marc Paul (C), Luc Masure (C),
 
A : Auteur, C : Contributeur

  Type de publication

Prévisions & perspectives

Les prévisions et perspectives présentent des évolutions futures de la Belgique, dans les domaines socioéconomique, budgétaire et énergétique ainsi que pour la demande de transport.

Les perspectives de population 2014-2060 revoient à la hausse, pour ce qui concerne la population du Royaume, les tendances de long terme mises en évidence dans les derniers exercices de projection de population menés conjointement par la Direction générale Statistique (DGS) et le Bureau fédéral du Plan (BFP). Cette révision à la hausse se justifie par l’amélioration de la méthodologie relative à l’évolution attendue de la migration internationale des individus de nationalité étrangère. Plus  particulièrement, à long terme, la croissance de la population mondiale (en particulier dans les pays hors de l’Union européenne) – et donc la croissance du nombre de migrants potentiels – ainsi qu’un contexte de mondialisation accrue qui favorise les migrations internationales devraient générer des flux annuels soutenus d’immigration. Par contre, la croissance de la population à court terme a été revue à la baisse suite à l’évolution récente de la migration internationale affectée par la politique migratoire et à une meilleure prise en compte de l’impact de la crise économique et financière sur l’immigration en provenance des pays de l’Union européenne particulièrement affectés par cette crise.

Cette révision à la hausse de la population à long terme génère par conséquent une révision à la hausse des perspectives de ménages à long terme. La Région de Bruxelles-Capitale, accueillant un peu moins de la moitié des nouveaux arrivants chaque année, est en particulier affectée par cette révision, tant au niveau de la population que du nombre de ménages.

En projection, l’immigration (en ce compris l’immigration des individus de nationalité belge) tend à long terme vers 160 000 immigrations par an. L’émigration, calculée sur la base de taux d’émigration vers l’étranger qui ont également été revus à la hausse afin de prendre en compte le contexte de mobilité croissante, tend vers 135 000 émigrations par an en 2060. Le solde migratoire externe (34 843 en 2013), soit la différence entre les immigrations et les émigrations, se situe à long terme entre 25 000 et 30 000 individus par an. Le solde migratoire externe est le principal facteur de croissance de la population au niveau du Royaume.

En matière d’espérance de vie à la naissance, les progrès restent importants, tout en ralentissant très progressivement à l’horizon 2060, et sont plus importants pour les hommes que pour les femmes. La hausse attendue de l’espérance de vie à la naissance sur la période de projection (2014-2060) atteint en moyenne 2,1 mois par an pour les hommes et 1,4 mois par an pour les femmes (contre respectivement 2,8 et 1,9 mois par an sur la période 1991-2013). L’espérance de vie à la naissance atteint ainsi en 2060 86,3 ans pour les hommes et 88,4 ans pour les femmes (contre respectivement 77,9 et 82,9 ans en 2013), confirmant une tendance à la convergence des espérances de vie à la naissance des deux sexes enregistrée depuis le début de ce siècle.

Dans le contexte actuel où les gains en espérance de vie se réalisent surtout aux grands âges, l’évolution de l’espérance de vie à 65 ans ou à 85 ans peut s’avérer être un élément intéressant. Au niveau du Royaume, l’espérance de vie d’un homme à 65 ans passe ainsi de 17,2 ans en 2013 à 23,3 ans en 2060 et respectivement de 20,7 ans à 25,1 ans pour une femme. À 85 ans, au niveau du Royaume, l’espérance de vie pour un homme passe de 5,2 ans en 2013 à 6,9 ans en 2060 et respectivement de 6,3 ans à 8,1 ans pour une femme.

Lors de l’exercice précédent, les observations les plus récentes semblaient indiquer une baisse des taux de fécondité, dans les tranches d’âge en dessous de 30 ans, a priori en lien avec la crise économique et financière qui pourrait affecter plus particulièrement les jeunes ménages. Au-delà de 30 ans, la crise économique et financière ne semblait pas ou peu impacter les comportements en matière de fécondité (pour les femmes âgées entre 35 et 49 ans, une hausse des taux de fécondité semble même se poursuivre). La nouvelle observation (la fécondité observée en 2013) semble confirmer cette hypothèse spécifique à la période de crise économique. L’indice conjoncturel de fécondité connaît en effet encore une baisse en 2013, au niveau du Royaume et pour les trois Régions. Le présent exercice maintient par conséquent cette hypothèse, à savoir une poursuite jusqu’en 2015 de l’évolution des taux de fécondité par âge observée durant la période de crise suivi d’un retour progressif en 2020 aux niveaux observés avant la crise.

À long terme, les taux sont maintenus constants aux niveaux moyens observés avant la crise. À long terme, le solde naturel (la différence entre les naissances et les décès) se caractérise par une évolution à la baisse. Cette baisse s’explique en particulier par la hausse des décès suite à l’arrivée progressive des générations du baby-boom aux âges élevés (85 ans à partir de 2030). Alors que ce n’était pas le cas dans les exercices précédents, le solde naturel au niveau du Royaume reste cependant positif sur l’ensemble de la période de projection.

Au total, sur la base de l’ensemble des hypothèses décrites brièvement ci-dessus, la population du Royaume passe de 11,2 millions en 2014 à 11,9 millions en 2030 (soit + 7%) et 13,1 millions en 2060 (soit +17%). Au niveau de la structure par âge, les différents indicateurs classiques du vieillissement de la population confirment les tendances connues : un âge moyen de la population à la hausse, passant de 41 ans en 2014 à 44 ans en 2060 ou encore une part des 15-64 ans qui diminue respectivement, passant de 65% à 59% alors que la part des 65+ passe de 18% en 2014 à 25% en 2060. En conséquence, le taux de dépendance des âgés augmente (28% en 2014 et 42% en 2060).

En définissant l’âge d’un individu non pas sur la base du nombre d’années vécues (âge chronologique), mais sur la base du nombre d’années restant à vivre (âge prospectif), les indicateurs du vieillissement apportent une vision complémentaire, plus optimiste de l’évolution de la structure d’âge de la population. Certes la population vieillit, et c’est bien confirmé par les indicateurs basés sur l’âge chronologique, mais le nombre d’années restant à vivre augmente également ; c’est ce que mettent en évidence les indicateurs basés sur l’âge prospectif. Cette hausse du nombre d’années restant à vivre, à tous les âges, peut alors être interprétée comme une opportunité d’un point de vue sociétal et économique. Les individus peuvent rester plus longtemps « productifs » soit à travers un travail rémunéré, soit à travers une participation active à la société (bénévolat, encadrement des jeunes, aide aux personnes plus âgées.). Les implications (sociales, économiques…) seront bien entendu influencées par la qualité de ces années restant à vivre.

Une évolution à la hausse de la population est également attendue au niveau des trois Régions mais à des rythmes différents ; une croissance plus importante dans la Région de Bruxelles-Capitale (+27% en 2060 par rapport à 2014, soit environ 315 000 habitants supplémentaires) que dans la Région wallonne (+20% en 2060 par rapport à 2014, soit environ 722 000 habitants supplémentaires) et dans la Région flamande (+14% en 2060 par rapport à 2014, soit environ 907 000 habitants supplémentaires). La hausse relativement plus importante attendue à long terme dans la Région de Bruxelles-Capitale, non seulement par rapport aux deux autres régions mais également par rapport à la hausse projetée dans l’exercice précédent, s’explique par la part importante d’immigrants qui s’installent dans cette région à leur arrivée et par le niveau d’immigration attendu qui a été relevé dans le présent exercice.

Au niveau des mouvements de population, contrairement aux deux autres régions, la Région de Bruxelles-Capitale maintient un solde naturel positif sur l’ensemble de la période de projection. L’évolution de la population au niveau des régions dépend non seulement de l’évolution du solde naturel et du solde des migrations externes, mais également du solde des migrations internes (entre régions). À ce niveau-là, la Région de Bruxelles-Capitale se distingue également des deux autres régions par un solde négatif sur l’ensemble de la période de projection.

Le nombre de ménages privés au niveau du Royaume passe de 4,8 millions en 2014 à 5,3 millions en 2030 (soit +10%) et à 5,9 millions en 2060 (soit +24%). La taille moyenne des ménages privés diminue quant à elle de 2,3 individus par ménage en 2014 à 2,2 en 2030 et 2,1 en 2060. Cette baisse de la taille moyenne s’explique par une hausse de la part des ménages isolés (en particulier suite au vieillissement de la population) et de la part des familles monoparentales, dans une moindre mesure. Enfin, au niveau du Royaume, le nombre ménages composés de couples mariés avec enfant(s) baisse à l’horizon 2060 au profit des ménages composés de couples non mariés.

En Région flamande, le nombre de ménages privés augmente par rapport à 2014 de 10% en 2030 (soit environ +262 000 ménages) et de 20% en 2060 (soit environ +549 000 ménages). En Région wallonne, le nombre de ménages privés augmente par rapport à 2014 de 12% en 2030 (soit environ +187 000 ménages) et de 30% en 2060 (soit environ +464 000 ménages). Le nombre de ménages privés dans la Région de Bruxelles-Capitale connaît, contrairement aux deux autres régions, une croissance moins importante que la croissance de la population. Le nombre de ménages privés augmente en effet de 8% en 2030 (soit environ +44 000 ménages) et de 21% en 2060 (soit environ +112 000 ménages) alors que la population augmente respectivement de 11% et de 27%. Pour la Région de Bruxelles-Capitale, la composante immigration joue un rôle important, tant au niveau de la population que des ménages.

L’évolution future du nombre de ménages dépend de l’évolution future des différentes formes de vie commune, ainsi que de l’évolution à long terme de la population et de sa structure qui, elle, dépend des hypothèses relatives à l’évolution future de la mortalité, de la fécondité et des migrations. Il est dès lors important de rappeler que les projections de population et de ménages doivent par conséquent toujours être interprétées en ayant en tête les hypothèses retenues quant aux évolutions à long terme des différents déterminants de la population et des ménages.

Dans le cadre de ces perspectives démographiques, les hypothèses ont été construites en tenant compte, pour le court terme, des évolutions récentes liées à la crise économique et financière et de leurs impacts sur les composantes de la population, ainsi que des politiques actuelles en matière d’immigration notamment. À long terme, la projection s’inscrit dans un scénario à politique et « organisation sociétale » inchangées. L’hypothèse d’« organisation sociétale inchangée » n’implique pas de figer la valeur des différents paramètres clés mais au contraire de supposer la poursuite des tendances qui marquent le contexte sociétal actuel, en excluant des ruptures et de grands bouleversements. Par exemple, pour l’hypothèse relative à la mortalité, l’évolution à la baisse des quotients de mortalité est censée se poursuivre.  En matière de migration internationale, en tenant compte des phénomènes de mondialisation et de mobilité croissante, on devrait s’attendre – à long terme – à un niveau soutenu. De même, en ce qui concerne le nombre de ménages, la projection table sur la persistance des tendances observées ces dernières années au niveau des différentes formes de vie commune (scénario dit « tendanciel »). En cas de modification importante, ou a fortiori de rupture de ces tendances, la réalité pourrait s’écarter des hypothèses prises dans les présentes projections.

  Données à consulter

None

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